La nouvelle polémique sur les salaires des 99 pilotes d’Air France les mieux pays, illustre de nouveau, la problématique du plafonnement des salaires, indépendamment de la position hiérarchique occupée par les salariés.
Pourtant, il s’agit tout d’abord d’un salaire brut qu’il faudra diminuer des impôts payés. Aussi, il s’agit des pilotes les mieux payés dans un secteur mondialisé, où la pénurie est imminente vu la forte croissance des différentes compagnies mondiales.
C’est ainsi que la question se pose sur le plafonnement des salaires même dans le secteur privé. En effet, actuellement, la Loi Sapin 2 a déjà redonné du pouvoir aux AG des actionnaires des entreprises cotées qui doivent désormais valider les méthodes de calcul de la rétribution des dirigeants.
Cette nouveauté appliquée à partir de 2017, s’était notamment alimentée par le refus par l’AG de Renault de la rémunération de Carlos Ghosn, dans un vote consultatif, qui n’a pas empêché le conseil d’administration de valider une rétribution annuelle de 7,2 M€ par an pour le PDG de Renault.
Toutefois, au-delà des mécanismes juridiques choisis, cette question du plafonnement des salaires, pose un problème philosophique existentiel. En effet, une majorité de français sont théoriquement pour le libéralisme économique et opposés à toute nouvelle forme de communisme ou d’étatisme à la Poutine.
Or, dans le libéralisme, c’est la loi du marché qui décide des prix dont celui du travail. En particulier, les actionnaires sont libres de choisir les patrons et les managers qu’ils souhaitent. Pour se faire, les rémunérations proposées doivent être en ligne avec les concurrents qui sont souvent étrangers. Surtout, souvent, le gros des rémunérations élevées, est constitué de primes et de Stock-options liées à la performance de l’entreprise.
D’ailleurs, le gros risque du plafonnement des salaires est la fuite des talents dans un monde globalisé où les bons profils iront dans les pays n’ayant pas de tabou avec l’argent quand elle provient d’une réussite. Aussi, en plafonnant quelques salaires, rien ne garantit le contrôle de la masse salariale globale, chose la plus importante pour un actionnaire.
En conclusion, cette question des salaires traduit une forme d'ambiguïté dans le rapport avec le capitalisme. En particulier, parfois, les mêmes qui sont entrain de critiquer les salaires des pilotes, avait moqué la décision de François Hollande, d’introduire une tranche d’impôt sur le revenu, à 75%.
